Besoin d’une nouvelle stratégie d’adaptation? Essayez l’action collective

Un bon nombre des problèmes d’aujourd’hui, tels que la discrimination systémique, les maladies infectieuses, les changements climatiques et la sécurité alimentaire, ne peuvent être résolus que par des actions collectives plutôt qu’individuelles.  

Mais il existe une autre bonne raison d’adopter l'action collective — des actions prises par un individu ou un groupe dans la poursuite d’intérêts communs : c’est bon pour notre santé mentale. 

Les recherches nous montrent que l’action collective peut être un moyen puissant de faire face sur les facteurs de stress quotidiens, de la discrimination à l’anxiété climatique.  

Pensons à l’action collective et à la discrimination. Un nombre croissant d’études suggèrent que l’action collective rend les personnes moins vulnérables à la détresse psychologique causée par la discrimination. Par exemple, une étude menée en 2018 par des psychologues aux États-Unis a montré que l’activisme politique aidait à protéger les étudiants latinx des effets néfastes de la discrimination raciale / ethnique sur la santé mentale. Une autre étude publiée l’année dernière a révélé que l’action collective avait un impact positif sur la santé mentale des personnes LGBT victimes de préjugés et de discrimination fondés sur leur genre ou leur orientation sexuelle. Il suggère que les avantages de la défense des droits des LGTB vont bien au-delà du changement sociétal. Ils peuvent aussi être profondément personnels.   

Chez wmnHealth, nous avons mis en évidence des recherches montrant que l’activisme et le mentorat ont un impact positif sur les aînés LGBTQIA2S+. Et nous avons écrit sur la façon dont les adolescents utilisent l’activisme pour faire face au racisme. Des adolescents de la région de Chicago de diverses origines raciales et ethniques ont canalisé leurs émotions négatives dans des actions positives pour soutenir les personnes marginalisées.  Participer à l’activisme antiraciste semblait aider les adolescents à assimiler leurs sentiments.  

Ces études plaident de manière convaincante en faveur de l’ajout de l’action collective à notre boîte à outils de bien-être mental. Et maintenant, une étude de 2022 sur l’anxiété climatique le souligne avec force. Il fait comprendre le pouvoir d’adaptation de l’action de collecte, même face à une crise existentielle comme le changement climatique.   

C’est là une bonne nouvelle; après tout, les campagnes de justice raciale, sociale et environnementale comme Black Lives Matter, #MeToo et Climate Strike permettent aux gens de trouver plus facilement que jamais un exutoire à leurs espoirs, à leurs peurs et à leur colère — et de canaliser ces sentiments dans une action collective.

 

Exemple : Comment l’action collective affecte l’anxiété   climatique

L’anxiété liée au changement climatique est largement définie comme les réponses cognitives, émotionnelles et comportementales négatives associées aux inquiétudes liées au climat. Et c’est une chose réelle. En fait, les chercheurs qui suivent les croyances et les attitudes des gens à l’égard du réchauffement climatique — y compris leurs réponses émotionnelles — tirent la sonnette d’alarme à ce sujet.  Des chercheurs des universités de Yale et de Suffolk ont entrepris de répondre à ces questions. Ils ont constaté un chevauchement entre les symptômes de l’anxiété liée aux changements climatiques et l’anxiété généralisée. Ils ont également découvert que l’anxiété climatique était associée à des symptômes de dépression, mais seulement chez les participants qui n’étaient pas engagés dans une action collective. Cela suggère que l’action collective avait une certaine capacité à protéger les jeunes adultes souffrant d’anxiété climatique contre la dépression.  

Quelle forme l’action collective a-t-elle prise? Parmi les mesures prises, mentionnons les suivantes : 

• Rejoindre ou diriger des groupes de revendication 
• Organisation d’événements 
• Sensibiliser les autres sur le changement climatique, et 
• Travailler avec les décideurs ou leur envoyer des lettres de soutien
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L’étude a également montré que prendre des mesures individuelles comme recycler ou éteindre les lumières n’avait aucun effet sur les symptômes d’anxiété ou de dépression.    

Les résultats de ces enquêtes suggèrent que les changements climatiques nous préoccupent. Mais existe-t-il vraiment un lien entre l’anxiété liée aux changements climatiques et les symptômes psychiatriques, en particulier la dépression et l’anxiété générale? Et quelle est la relation entre l’anxiété climatique, la santé mentale et l’action, collective ou individuelle?   

Prenons l’exemple d’une récente enquête internationale sur l’anxiété climatique chez les enfants et les jeunes adultes (âgés de 16 à 25 ans). Sur les 10 000 personnes interrogées dans 15 pays, dont les États-Unis, 59% étaient très ou extrêmement préoccupées par le changement climatique. Plus de 50% ont déclaré éprouver des émotions négatives, y compris la tristesse, l’anxiété, l’impuissance et la culpabilité. Qui plus est, plus de 45% des répondants ont déclaré que leurs sentiments au sujet des changements climatiques affectaient négativement leur vie quotidienne et leur fonctionnement (bien que les chercheurs n’aient pas évalué les résultats en matière de santé mentale chez les participants).   

 

Alors, comment l’action collective aide-t-elle notre bien-être mental?  

Les chercheurs de Yale et de Suffolk suggèrent que prendre des mesures face aux changements climatiques aide les gens à développer un sentiment d’action qui a un impact positif sur la santé mentale.  

D’autres recherches ont montré que l’action collective aide à renforcer les sentiments d’autonomisation et d’espoir tout en combattant les sentiments de désespoir et d’impuissance.   

L’action collective amène également les gens à forger des liens communautaires, ce qui peut être une autre façon d’améliorer le bien-être mental.   

« Nous pensons vraiment au sentiment de soutien social et de solidarité que les étudiants qui s’engagent dans une action collective ont », selon Laelia Benoit, l’une des autrices de l’étude, dans un article publié par Yale Daily News.  

« Ils sont avec un groupe de personnes partageant les mêmes idées avec qui ils peuvent discuter et traiter leurs sentiments d’anxiété liée aux changements climatiques et ne pas avoir ce sentiment de tristesse, de désespoir ou d’isolement par rapport aux autres. Cela peut être vraiment puissant. »